Archives mensuelles : octobre 2015

7 et 8 novembre 2015 : Foire aux Livres Anarchistes de Marseille et 50 ans du CIRA

Logo FLAM CIRA 50 ans BHSamedi 7 novembre Foire aux Livres Anarchistes de Marseille (FLAM) 3ème édition
De 10 à 22h Espace Cézanne, CRDP, 31 Bd d’Athènes, 13001 Marseille (Métro Gare Saint Charles) Organisé par le CIRA (Centre international de recherches sur l’anarchisme)

Éditeurs présents : Alternative libertaire, K’A, Anarchist Black Cross, Louise Bottu, L’Atinoir, LPA, Le Chien rouge, Éditions du Monde libertaire, CIRA Lausanne, Le Mot et le reste, CNT-AIT, Éditions Noir et rouge, CNT-SO, PROMEMO, Le Coquelicot, Réfractions, CQFD, Rue des Cascades, CRAS, Senonevero, Le Flibustier, Tahin Party, Front libertaire, Titanic-Toursky, Gaussen, UPF, Les Hauts fonds,  Z (revue). Et plein d’autres sur le stand du CIRA Marseille.

Tables rondes
16 heures – L’anarchisme à Marseille : une origine oubliée Thierry Bertrand parlera de l’antimilitarisme et PROMEMO établira les liens entre mouvement ouvrier et mouvement anarchiste avec Bernard Régaudiat et Gérard Leidet.

18 heures – Actualité des pratiques libertaires dans les luttes contre les projets inutiles avec la participation de Tomás Ibáñez (pour une introduction générale) et d’acteurs des luttes de Sivens, Notre-Dame-des-Landes, No TAV et No THT 05.

Radio Libertaire retransmettra l’événement en direct de 15h30 à 20h30.

 

Dimanche 8 novembre Le CIRA fête ses 50 ans
12 heures – 19 heures – Espace Léo Ferré, Théâtre Toursky – 16, passage Léo Ferré – Marseille

Marionnettes, théâtre, musique, expos…

Lire le programme détaillé (pdf – 5 p.)

Air France : les habits neufs de l’empereur

À Air France on annonce 2900 suppressions d’emplois (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1700 personnels au sol) puis 5000 à la suite des élections de 2017. Des chiffres brutaux et ahurissants. Puis des images tournent en boucle. À 9h30, le lundi 5 octobre, le Comité central d’entreprise (CCE) débute. À 10h30 un cortège de manifestants rassemblant toutes les catégories de personnels solidaires et unies se tient devant le siège d’Air France. Le PDG Frédéric Gagey et le secrétaire de la CGC fuient par une porte dérobée. À 10h45, devant l’indifférence, les manifestants investissent le CCE en réclamant la démission du PDG d’Air France-KLM, Alexandre Juniac.

« On nous dit qu’il faut être transparents avec les clients mais vous est-ce que vous êtes transparents avec nous ? » interpelle une hôtesse avant d’ajouter : « On est pas venu chercher le conflit Messieurs, on est pas venu pour être violents, on est pas venu pour vous manquer de respect » mais pour « avoir le sentiment, l’impression d’être pris en considération, juste ça. Mais même ça vous ne pouvez pas nous le donner ! » La colère monte. Le DRH Xavier Broseta s’enfuit torse nu après s’être fait arracher sa chemise. La liquette de Pierre Plissonnier, numéro deux du long-courrier de la compagnie et son DRH à Roissy est aussi malmenée.

Passons sur le concert de réactions politiques et syndicales autour du thème de la violence. Choc ! Horreur ! On a essayé de mettre le roi à nu. Mais qui est le roi ? L’État (actionnaire à 17 %) et le Capital qui contrôlent la compagnie. Qu’est-ce qu’une chemise quand on supprime 2900 emplois ? Deux dirigeants, deux chefs dont le torse a été mis à nu sont ainsi ramenés à leur simple condition d’hommes par des travailleurs, des femmes et des hommes qu’ils « gèrent » en tant que « ressource ». Où est la véritable humiliation ?

Nous soutenons l’ensemble des salarié-es en lutte contre la férocité de ceux qui les dirigent. Nous serons vigilant-es sur la répression syndicale qui va suivre et nous appelons à une riposte massive des travailleurs et travailleuses au-delà des journées d’action sans s’en remettre aux élites et dirigeants, quels qu’ils soient.

Grève générale expropriatrice !

Refugees welcome !

AFFICHE_IFA_1_De Grèce : la galère des réfugiés

Quatre millions de réfugiés ont d’ores et déjà quittés la Syrie en guerre, son dictateur fou-furieux, et ses intégristes. Dix mille réfugiés, hommes femmes et enfants venus de Hongrie par l’Autriche, sont arrivés en Allemagne pour le seul dimanche 6 septembre, un niveau alors jamais atteint en une seule journée, mais après avoir évité quelles embûches, quelles humiliations et quelle haine ! Selon l’Organisation internationale des migrations, plus de 100.000 migrants sont arrivés clandestinement en Europe depuis le début de l’année 2015 et environ 1.770 hommes, femmes et enfants sont morts.

Un parcours souvent semé d’indifférence ou de haine

De la Turquie, il s’agit encore de rejoindre les îles grecques, souvent avec la pression des passeurs qui saignent les populations migrantes au passage. Une semaine, près de 4.300 réfugiés dont une majorité de Syriens, ont débarqués au Pirée, transportés de l’île de Lesbos par les autorités grecques, qui demandèrent une aide de l’Union européenne pour faire face à cet afflux. Me trouvant au Pirée le matin de leur arrivée, j’ai pu voir de mes propres yeux, leur désarroi et la panique maîtrisée dont ils font preuve après avoir déjà traversé tant d’épreuves, devant l’indifférence de la population grecque.

Malheureusement, difficile de communiquer quand on ne parle pas la langue arabe. Tous revêtent pour la plupart leurs plus beaux habits, avec un sac à dos pour seul souvenir de tout ce qu’ils ont laissé derrière eux. Leur dignité et leur résignation m’ont surtout frappé. Mais, pour la plupart d’entre eux, il ne s’agit là que d’une pause avant de continuer leur périple vers le nord de l’Europe, notamment en empruntant la route des Balkans.

Le lendemain, environ 2.600 réfugiés syriens ont appareillé à bord d’un ferry affrété par les autorités pour Thessalonique, deuxième ville du pays et capitale de la Macédoine grecque. De là, des autocars ont été affrétés pour des transferts en République de Macédoine (Fyrom), pays frontalier de la Grèce, mais par lequel les réfugiés ne font aussi que passer. Ils sont des milliers à remonter les autoroutes et les voies ferrées de Macédoine, en direction de la frontière serbe. Les réfugiés syriens qui empruntent cette route, moins connue, des Balkans occidentaux vers l’Union européenne, doivent cependant faire face à des vols à main armée, des violences et des prises d’otage. À la frontière serbo-hongroise, ça s’obscurcit encore un peu plus. Les policiers locaux utilisent des gaz lacrymogènes à travers les barrières des camps provisoires pour essayer d’empêcher les réfugiés de s’échapper individuellement. Ceux qui passent par la Bulgarie ne sont pas mieux lotis.

Selon le témoignage des associations humanitaires, dans les camps d’accueil, les réfugiés disposent d’un WC pour 100 personnes, pas d’eau chaude, pas d’accès aux soins médicaux. Quelques enfants, peu habitués à la nourriture locale, ont des problèmes digestifs. Les seuls médicaments qui leur sont distribués viennent de la poche de pédiatres bénévoles des associations humanitaires. Mais le pire les attend encore en Hongrie où la situation ressemble à l’enfer. Des centaines de réfugiés tentent de rejoindre l’Allemagne et la France à pied malgré les barbelés et le nombre impressionnant de policiers qui tentent de les en empêcher. À la gare de Budapest, un groupe de hooligans a tiré des grenades fumigènes contre des familles syriennes. Rapidement, un début d’affrontement a eu lieu avant que la police ne s’interpose. Un groupe de réfugiés a eu le sang froid d’organiser une chaîne humaine pour empêcher les skinheads d’agresser les autres migrants.

Mais c’est encore en Slovaquie et en République tchèque qu’on a pu assister à une scène digne de l’horreur des années nazies. Avant que des juristes et militants des droits humains n’interviennent, les forces de l’ordre de ces deux pays avaient utilisé des marqueurs pour inscrire une série de chiffres sur la peau de 214 réfugiés, en majorité syriens, interpellés à la frontière à bord de trains venant d’Autriche et de Hongrie. Une procédure justifiée par la forte présence d’enfants parmi eux et le souci d’éviter que ces derniers ne se perdent, selon la mauvaise foi d’une porte-parole du ministère de l’intérieur tchèque. La porte-parole de la police des étrangers a elle aussi défendu une mesure destinée à protéger les familles. Nous inscrivons également le code du train à bord duquel ils voyagent, pour savoir vers quel pays nous devrons les renvoyer en cas de réadmission. Un procédé à faire revenir les cauchemars des survivants des déportations et victimes des camps de concentration nazis… C’est terrifiant de voir à quel point les heures les plus sinistres de l’histoire ne font que se répéter, alors que les notions de solidarité, de partage et d’internationalisme sans frontières ni états semblent durablement figés.

Patrick Schindler groupe Claaaaaash, FA

Lire la totalité du numéro spécial du Monde Libertaire (pdf – 4 p.)

Liberté pour Alexandr Koltchenko, antifasciste de Crimée, kidnappé et emprisonné par l’État Russe !

Liberté pour l'anarchiste KoltchenkoDepuis plusieurs années, A. Koltchenko est connu en Crimée pour ses engagements antifascistes, syndicaux, anarchistes, écologistes. Ayant diffusé un film sur l’assassinat de la journaliste indépendante Criméenne Anastasia Baburova, à Moscou en 2009, il avait déjà été attaqué au couteau par une bande fasciste. Il a poursuivi ses activités militantes en faveur des droits humains et a ainsi participé, dans le camp clairement antifasciste, aux manifestations de la Place Maïdan qui ont abouti à chasser le président ukrainien Ianoukovytch, dont le clan pillait les richesses et exploitait la population de ce pays.

Lors de l’intervention militaire russe en Crimée, Alexandr Koltchenko a organisé des manifestations pacifiques de protestation contre l’occupation militaire, qui a faussé le référendum, aux côtés de citoyens et citoyennes tatar-es, ukrainien-nes ou russes. Quelques jours avant une de ces manifestations, la police politique russe (F.S.B.) a enlevé plusieurs des organisateurs de ces résistances populaires ; ce fut le cas d’A. Koltchenko, le 16 mai 2014.

Avec trois autres personnes ainsi kidnappées, il a été accusé notamment « d’organisation d’un groupe terroriste lié à l’extrême-droite ukrainienne ». S’en suit une litanie d’accusations délirantes : Koltchenko est accusé d’avoir planifié des explosions près de la statue de Lénine à Simféropol les 8 et 9 mai, saboté des voies ferrées et des lignes électriques, tenté d’incendier les locaux de l’Unité Russe et de la Communauté russe de Crimée le 14 avril, et ceux de Russie Unie le 18 avril !

Alexandr Koltchenko est un antifasciste que la police politique tente de faire passer pour un fasciste. Alexandr Koltchenko est un homme qui se considère comme citoyen ukrainien et que la police politique russe veut juger en tant que russe. Il est enfermé dans des conditions draconiennes, ses avocats sont privés des droits élémentaires d’une défense digne de ce nom, et il est sous la menace de 15 ans de camp de travail.

A. Koltchenko est étudiant et militant syndical ; il travaillait aussi comme postier, en parallèle de ses études. Il défend activement, par sa pratique, le droit de s’organiser librement, le droit de créer et faire vivre des organisations associatives, syndicales, écologistes ou politiques. Il fait partie des hommes et des femmes qui luttent contre l’extrême-droite, qu’elle soit ukrainienne, russe ou autre.
Parce qu’il lutte contre la corruption et pour l’égalité des droits entre tous et toutes, A. Koltchenko, est la cible des clans oligarchiques, en Russie, en Ukraine. A. Koltchenko milite pour le droit de chaque peuple à décider de son avenir.

La situation d’A. Koltchenko est emblématique de la répression exercée dans cette région du monde. Mais son cas est loin d’être le seul. À travers A. Koltchenko, ce sont les libertés démocratiques de tous et toutes que nous défendons. Notre démarche, comme celle d’A. Koltchenko, s’oppose donc à celles et ceux qui veulent restreindre ces libertés.

Premières organisations signataires : Ligue des Droits de l’Homme, Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme, Groupe de résistance aux répressions en Russie, Ukraine Action, Action antifasciste Paris-Banlieue, CEDETIM – Initiatives Pour un Autre Monde – Assemblée Européenne des Citoyens, Collectif Antifasciste Paris Banlieue,Union syndicale Solidaires, CNT-f, CNT-SO, Emancipation, FSU, FSU 03, CGT Correcteurs, Sud éducation, Alternative Libertaire, Ensemble ! (membre du Front de gauche), L’insurgé, NPA, Fédération Anarchiste (France, Belgique, Suisse).