Le 31 janvier 2014, la CGT du personnel de la ville de Martigues appelait les salarié-es des services culturels à une réunion d’information syndicale. Celle-ci faisait suite à de nombreuses autres assemblées générales et réunions des travailleurs de ce secteur. Indignés par les témoignages des collègues du musée Ziem qui venaient alourdir de façon insupportable le dossier des dysfonctionnements de la gestion de la médiathèque, des archives, de la direction culturelle, de la galerie d’histoire et de la cinémathèque, les travailleurs présents votent la grève à l’unanimité. Fixé au 13 février, le préavis prévoit un débrayage d’une heure reconductible chaque jour. Un tract et un cahier revendicatif sont élaborés collectivement.
Le 10 février, le Député-Maire, deux membres de son cabinet, l’adjoint à la culture et la directrice des Ressources humaines reçoivent une délégation d’une quinzaine de personnes. Le Député-Maire communiste commence par insister sur la nécessité de respecter la hiérarchie et l’autorité. Il fait allusion aux élections paritaires qui suivront les élections municipales : la CGT est donc elle aussi en campagne. Comme si il ne s’agissait pas d’une lutte et d’un problème concret mais d’une simple tactique électoraliste. Les revendications sont présentées.
Le Député-Maire tient à séparer ce qui relève de l’administratif (statuts, fiches de postes, organigrammes) du climat et de l’ambiance. Ce dernier point lui semble le plus difficile à résoudre. Sa proposition consiste en un groupe de travail restreint comprenant les chefs de services qui tenterait de trouver des solutions en renouant le dialogue. Mais il n’admet pas clairement que les risques psychosociaux le concernent directement – ce serait l’affaire de la psychologue du travail et des directions uniquement – et il semble ne pas considérer le cahier revendicatif comme une base de négociations.
Le mardi 11 février, une AG du personnel des services culturels se tient afin de rendre compte de l’entretien de la veille. Après discussions, les salarié-es présent-es maintiennent la grève à l’unanimité. La proposition du groupe de travail restreint incluant les directions de services est rejetée à l’unanimité moins 3 abstentions.
Le mercredi 12 février, les autorités, constatant que le préavis de grève n’a pas été levé, convoquent en urgence le bureau du syndicat. Elles proposent la suspension de la grève en échange de la mise en place de négociations employeur-personnel sans les chefs de services sur la base du cahier revendicatif. Le bureau du syndicat consent à suspendre la grève. Le lendemain, la grève se transforme en AG où sont présentées les propositions des élus. Celles-ci sont acceptées mais le préavis de grève court toujours. La délégation chargée de négocier se constitue.
Les négociations entamées laissent le personnel dans une grande insatisfaction. Les élus refusent de remettre en question la définition des postes des chefs de service. Des réunions de travail avec l’encadrement sont prévues mais les représentant-es du personnel ne pourront y assister. Le syndicat ayant épuisé ses droits aux heures d’informations syndicales peut difficilement rendre compte de ces discussions et le personnel ne peut plus débattre, s’exprimer et décider de la lutte.
À suivre…