Air France : les habits neufs de l’empereur

À Air France on annonce 2900 suppressions d’emplois (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1700 personnels au sol) puis 5000 à la suite des élections de 2017. Des chiffres brutaux et ahurissants. Puis des images tournent en boucle. À 9h30, le lundi 5 octobre, le Comité central d’entreprise (CCE) débute. À 10h30 un cortège de manifestants rassemblant toutes les catégories de personnels solidaires et unies se tient devant le siège d’Air France. Le PDG Frédéric Gagey et le secrétaire de la CGC fuient par une porte dérobée. À 10h45, devant l’indifférence, les manifestants investissent le CCE en réclamant la démission du PDG d’Air France-KLM, Alexandre Juniac.

« On nous dit qu’il faut être transparents avec les clients mais vous est-ce que vous êtes transparents avec nous ? » interpelle une hôtesse avant d’ajouter : « On est pas venu chercher le conflit Messieurs, on est pas venu pour être violents, on est pas venu pour vous manquer de respect » mais pour « avoir le sentiment, l’impression d’être pris en considération, juste ça. Mais même ça vous ne pouvez pas nous le donner ! » La colère monte. Le DRH Xavier Broseta s’enfuit torse nu après s’être fait arracher sa chemise. La liquette de Pierre Plissonnier, numéro deux du long-courrier de la compagnie et son DRH à Roissy est aussi malmenée.

Passons sur le concert de réactions politiques et syndicales autour du thème de la violence. Choc ! Horreur ! On a essayé de mettre le roi à nu. Mais qui est le roi ? L’État (actionnaire à 17 %) et le Capital qui contrôlent la compagnie. Qu’est-ce qu’une chemise quand on supprime 2900 emplois ? Deux dirigeants, deux chefs dont le torse a été mis à nu sont ainsi ramenés à leur simple condition d’hommes par des travailleurs, des femmes et des hommes qu’ils « gèrent » en tant que « ressource ». Où est la véritable humiliation ?

Nous soutenons l’ensemble des salarié-es en lutte contre la férocité de ceux qui les dirigent. Nous serons vigilant-es sur la répression syndicale qui va suivre et nous appelons à une riposte massive des travailleurs et travailleuses au-delà des journées d’action sans s’en remettre aux élites et dirigeants, quels qu’ils soient.

Grève générale expropriatrice !