Ailleurs wall

« Now in the queues at immigration, in the border zone
We are your bastard children, all coming home
And every day you try to build a higher wall
Every day you try to build a higher wall
But your money cannot stop us
And your violence cannot stop us
No you will never stop us with your higher wall.
»

New Model Army – Higher wall, 1987

Je ne suis pas né dans cette ville. Je n’y ai pas vécu mon enfance. Ni mon adolescence ni ma vie de jeune adulte. Mais je vis ici.

Dans cette ville, il y a des gens. Beaucoup sont pauvres. Ils s’entraident ou s’entre-déchirent. Ils s’aiment de leurs chaleurs. De leurs mots. De leurs sourires.

Ils s’aiment des endroits où ils peuvent librement aller. S’asseoir. Parler. Boire. Manger. Ils s’aiment parce que cette ville a de la place. Elle est immense. Cette ville est une place.

Mais, et il y a vraiment de quoi être triste, parce que dans cette ville, par on ne sait quelle malédiction, sans doute celle du pouvoir, règne le plus cynique des mépris.

J’ai écouté les histoires. Et je vois cet horrible mur. Dans cet endroit où j’ai passé quelques moments de joies surréalistes.

Le ciel est gris. Ceci est sidérant. Les personnes tournent autour de ce mur. Berlin. Mais ce n’est pas la dictature soviétique. C’est le refus pur et simple de la possibilité de se réunir. C’est le refus pur et simple de l’assemblée. C’est le refus pur et simple de la vie.

C’est l’exclusion. L’exclusion de notre vie.

Nous vous excluons de vos espaces. De votre ville. Pour votre bien. Car nous avons le droit d’être violents. Pas vous. Vous n’êtes pas nous. Nous, seulement, avons le droit d’être ridicules. Pas vous. Nous, seulement, avons le droit d’être la risée de l’Europe entière. Nous, seulement, avons le droit de tracer des transports collectifs en dépit du bon sens. D’être le contre-modèle absolu de tout urbanisme un tant soit peu intelligent. Un cas d’école. Nous, seulement, sommes l’exemple à ne pas suivre.

Eh oui. Ce mur. Ce béton. C’est vous les responsables. C’est votre réponse. C’est vous la brutalité. C’est vous la force. C’est vous qui avez raison. C’est votre faute. Votre idiotie. Votre haine froide et calculée. Votre honte. Pas la notre.

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